Fraiseuse num pour usinage plan de travail en chêne

Discussions générales pour tous les usagers du Lieu
Répondre
bdelagoutte
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 17:05

Fraiseuse num pour usinage plan de travail en chêne

Message par bdelagoutte »

Bonjour à tous
Je termine les rénovations de ma cuisine et il ne me reste plus qu'à changer mon plan de travail.
J'ai opté pour un plan en chêne abouté (e=4cm), dans lequel je dois réaliser les travaux suivants :
- découpe emplacement plaque de cuisson
- découpe emplacement évier
- lamage périphérique pour intégration évier (cf plan ci-joint)

La partie sensible est le lamage pour intégrer l'évier qui est "posé à fleur", c'est à dire que le plan de travail et le rebord de l'évier sont à la même altitude.

Est-ce que la fraiseuse numérique du fablab permet de faire ces trois opérations ? Sachant qu'il faut un dégagement important (L=222cm, l=62,7cm).

Merci pour vos conseils

Benjamin

pl2267

Message par pl2267 »

Je verrais plus tout bêtement la scie sauteuse ou défonceuse...les cotes me paraissent hors limites pour la fraiseuse.

bdelagoutte
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 17:05

Message par bdelagoutte »

Oui c'est la solution de repli... mais j'ai besoin de beaucoup de précision sur le lamage pour que l'évier soit affleurant d'une part, et que le gap entre l'évier et l'épaulement soit à 1mm constant sur la périphérie. D'où l'appel à la fraiseuse...

theo
Messages : 5
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 15:00

Message par theo »

Salut,
La fraiseuse a un débattement max de 510mm, cependant la table est plus large et elle n'est pas collé au mur pour passer de grande longueur, donc c'est peut-être jouable, mais en 2 parties, pour le lamage périphérique pour intégration évier si la table fait au moins 62,5 cm (je mesurerai Lundi).

pour le reste effectivement une bonne scie sauteuse et/ou scie plongeante feront parfaitement l'affaire.

tipouic
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 16:19

Message par tipouic »

Salut Ben,
Désolé de jouer les casseurs de beau truc mais je trouve que c'est une très mauvaise idée d'encastrer ton évier dans ton plan de travail en chêne. Car le bois est toujours un matériau VIVANT et pas ton évier. Ce qui signifie en clair que le bois va varier avec l'humidité de l'air et donc tu risque de perdre ton affleurage et tu fera une petite compression également si tu met pas assez de jeu périphérique.

Je te parle en connaissance de causse car je suis menuisier.
Les seuls éviers qu'on encastre, et encore si on peut appeler ça comme ça, ce sont les éviers en résine sur des plans de travail en résine car ils sont collés dessus. Même là, le support en agglomèré à un jeu de dilatement.

C'est pour ces raison que les éviers sont en posé en applique sur les plan de travail.
Mais si tu veux quand même le faire tu ferai mieux de venir vernir ou vitrifier ton usinage afin d'éviter la pénétration de l'eau et de faire un joint en silicone entre le plan de travail et l'évier ainsi qu'en périphérique de celui-ci. Mais avec un petit jeu, ton joint en silicone deviendra pas très joli dans le temps.

A+ PY

bdelagoutte
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 17:05

Message par bdelagoutte »

Merci à tous pour vos réponses.

Pierre-Yves, je profite de ta connaissance du matériau et du métier pour te poser les bonnes questions.

Apparemment, on a deux risques principaux à prendre en compte pour ce projet :

1) la dilatation relative des deux matériaux : chêne en construction aboutée d'un côté, matériau de synthèse de l'autre (80% quartz - 20% résine acrylique)
d'un point de vue dilatation thermique,
- pour l'évier (en considérant 100% quartz), elle est quasi nulle : 0,5.10-6 /K
Pour le bois, c'est également très faible :
- dans le sens axial : 5.10-6 /K
- dans le sens radial et tangentiel : 50.10-6 /K

à titre de comparaison l'acier est à 12.10-6 /K

d'après http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/bat ... 20Bois.pdf : Il en résulte, en général, que les effets des variations de température ne sont pas pris en compte dans les calculs statiques des ouvrages en bois : une élévation de température induit des dilatations thermiques mais elles sont en partie compensées par une baisse de taux d’humidité qui se traduit par une rétractabilité accrue.

Pour notre plan de travail versus évier, la variation de longueur relative due à la dilatation thermique entre 15°C (cas absence dans la maison) et 40°C (cas baie vitrée en plein soleil) est
- en longueur 963mm * (5.10-6 - 0,5.10-6) * (40°C - 15°C) = 0,1 mm
- en largeur 493mm * (50.10-5 - 0,5.10-6) * (40°C - 15°C) = 0,5 mm
ceci sans prendre en compte la rétractation du bois due à la variation d'humidité

Du coup, on peut s'interroger sur la variation de longueur due à cette variation d'humidité (retrait du bois).
Le coef de retrait est de 0,03% par %humidité en longitudinal, 0,3%/% en tangentiel, 0,15%/% en radial
Vue la construction du panneau de bois abouté, le fil du bois est dans la longueur, le radial est dans la largeur, le tangentiel est dans l'épaisseur.

Le taux d'humidité du plan de travail est actuellement autour de 10% j'imagine (séchage à l'air libre dans la maison depuis 7 mois).
Si le séchage se poursuit jusqu'à 8% :

Retrait longitudinal : ∆L = 963 * 0,03% * (8% - 10%) = -0,6mm
Retrait radial : ∆L = 493 * 0,15% * (8% - 10%) = -1,5mm

Donc assez important en radial

Qu'est-ce qui peut provoquer un séchage de 2% du bois ? => par exemple une baisse de 10% de l'hygrométrie de l'air (allumage du chauffage ?). Par contre le passage de 20°C à 40°C à isohygrométrie ne fait diminuer que de 1% le taux d'humidité du bois.
On confirme bien au passage que la variation de température provoque une dilatation qui est partiellement compensée par la rétractation due au séchage : exemple dans la sens radial :
493 * (50.10-6 - 0,5.10-6) * (40°C - 20°C) + 493 * 0,15% * (-1%) = -0,25mm

Bref, le bois semble être un matériau plutôt stable dans un environnement où les variations d'hygrométrie et de température sont dans une plage assez faible, compte tenu des dimensions assez faibles.

J'espère ne pas avoir raconté trop de bêtises.

Mais pour que tout cela soit correct, il faut bien entendu éviter la reprise massive d'humidité qui est bien entendu un cas très probable à proximité d'un évier... alors passons au point 2 :

2) la résistance à l'humidité dans la zone périphérique (joint)

Tant pour la stabilité dimensionnelle que pour éviter des moisissures ou pourritures du bois, il faut évidemment l'étanchéifier.

J'ai un îlot fait du même matériau, que j'ai protégé en le saturant d'huile végétale (lin). J'ai appliqué plusieurs couches de cette huile sur les deux faces ainsi que sur les chants, avec un séchage à l'air libre entre les passages. Sur certaines planches (1,8 cm d'épaisseur), l'huile a traversé d'une face à l'autre.

J'aimerais utiliser la même technique pour le plan d'évier, pour avoir la même teinte.
A la lumière du 1), il faudrait je pense saturer le plan avant découpe (toutes faces et chants), pour stabiliser son dimensionnel, puis découper / usiner, et reprotéger les nouvelles découpes par huile, puis application d'un joint silicone sur toutes faces recouvertes, et comblement du jour d'1mm entre l'évier et le plan au silicone.

Que penses-tu de cette solution ?

et question subsidiaire... comme tu es homme du métier, est-ce que tu pourrais m'aider à faire ces travaux (moyennant rétribution bien sûr) dans le cas où la fraiseuse du fab lab ne serait pas compatible avec les contraintes du projet ?

En PJ un extrait du catalogue du fournisseur d'évier. C'est vraiment joli cette pose à fleur et c'est pour ça qu'on ne veut pas renoncer !

tipouic
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 16:19

Message par tipouic »

De rien, c'est fait pour ça le fablab.
Pour le petit 1), oui dans le sens axial, on a le considère comme nul, après c'est là le problème. Le sens radial et tangentiel dépend du type de débit réalisé mais normalement, les lames qui composent le collage sont inversées afin de réduire l'effet de voilage. Du coup, on obtient un effet de petite vague.

Pour le 1) bis, pour le taux d'humidité, tu est hors jeu. Les taux sont variables car le bois va trouver son point d'équilibre entre la température de l'humidité de la pièce (par exemple : 20°C et 73%H -> taux 13%, 20°C et 63%H -> taux 11%, pour plus d'info).

Pour le petit 2), il faut le saturé comme tu dis mais le problème est qu'avec l'huile de lin, le silicone risque de mal coller donc de laisser l'eau. Donc une grande augmentation de l’humidité localement ce qui risque de faire rompre à force le joint. De plus, une protection à l'huile de lin doit se renouveler régulièrement. Pour éviter que le plan de travail ne reste un peu poisseux, il faut mettre un peu de durcisseur dedans.

Si tu veux, je bien d'aider au besoin mais pour l'instant, malheureusement, je ne suis pas équipé. J'ai juste une défonceuse portative mais avoir une surface régulière sur une aussi grande surface n'est pas facile sans montage temporaire.

pl2267

Message par pl2267 »

De plus sans vouloir mettre mon grain de sel, on est pas sur les mêmes échelles de temps pur ce qui est de l'éventuelle compensation rétractation par séchage/dilatation thermique. Les effets thermiques sont quasiment instantanés, alors que les phénomènes de dilatation/retrait dus à l'humidité se font sur des semaines...

pl2267

Message par pl2267 »

De plus, as-tu vu en vrai l'installation montrée sur ta capture d'écran? parce que à vue de nez, ça sent bon le photoshop...

bdelagoutte
Messages : 0
Enregistré le : sam. 5 nov. 2016 17:05

Message par bdelagoutte »

Je vais essayer de passer ce soir au Fablab pour voir la fraiseuse et voir comment on peut procéder.

Répondre